Fin d'été
Fin d'été. L'après-midi ensoleillée s'étire. Ce n'est déjà plus l'après déjeuner. Ce n'est pas encore l'avant dîner.
Le silence règne. Un silence non dictatorial, mais qui s'impose tout naturellement. Parce qu'il ne s'est heurté à aucune résistance. Le jardin accepte le silence. A peine envoie-t-il quelquefois à sa rencontre le bourdonnement d'un insecte qui s'évanouit aussitôt.
Les végétaux se déhanchent mollement sous la poussée intermittente du zéphyr. Les fleurs s'inclinent sous le poids d'une abeille butineuse. Le vent encourage le mouvement.
Un homme écrit, penché sur le secrétaire, à côté de la porte-fenêtre ouverte. Penché comme les fleurs. Il hésite, se redresse, recommence à garnir sa feuille, s'arrête... Compose-t-il un poème? une lettre d'amour?
La pendulette s'efforce de faire avancer ses aiguilles. La quiétude plombante du jardin envahit la chambre. Il semble qu'un invisible assoupissement s'immisce partout...
Non, ce n'est pas une lettre d'amour. Une femme vient d'entrer dans la pièce. S'approche du scribe. Flatte de la main son dos. Esquisse un sourire. S'insinue à son tour sur les genoux de l'homme et lit son travail. Quelques paroles échangées, à peine audibles...
Et moi, le chat de la maisonnée, vautré sur le lit, après avoir bien inspecté et constaté que tout est en ordre, je m'étire et me rendors.
©JM Cagnon (Septembre 2016)
Date de dernière mise à jour : 26/11/2016
Ajouter un commentaire