Les aMUSEments de l'inspiration

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  • Le 20/10/2013
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Au moment d'inaugurer ce nouveau blog et d'écrire le premier billet, j'avoue que dame inspiration a pris la tangente (ce n'est pourtant pas une matheuse, puisque dédiée aux lettres). En conséquence, semblable au professeur Cosinus (les BDmaniaques apprécieront), je me perds dans des recherches désespérées afin de retrouver cette belle inconnue d'un soir.
Car c'est le soir. Il est près de 23 heures, moment de la journée que j'affectionne, ayant des tendances noctambules. Moment favorable à l'évocation d'événements insolites, de rêveries, de scénarios fantastiques... J'écris devant les volets fermés de ma fenêtre dont j'imagine qu'ils me cachent un décor magique propice aux histoires enchanteresses ou inquiétantes.
Vous l'aurez compris : j'aime la nuit... d'ailleurs ne l'ai-je pas déjà affirmé dans l'un de mes textes?
Vous l'aurez également deviné : dame inspiration revient discrètement me rendre visite. C'est une farouche qu'il ne faut pas provoquer, à laquelle il est inutile d'ordonner quoi que ce soit. La petite espiègle s'approche de vous quand vous l'oubliez et que vous commencez à gratter consciencieusement votre feuille de papier. Sans trop vous poser de questions sur la forme de votre écrit, les questions de syntaxe, les tournures à adopter, le style...
Certes il faut bien au préalable avoir une idée de plan, concevoir le déroulement des péripéties de votre nouvelle et entrevoir un dénouement inattendu en une chute brutale tenant en quelques mots ou phrases... Vous avez saisi?... je viens de parler de nouvelle...
J'aime bien ce genre narratif, bref, souple à l'usage, pas encombrant comme un roman. D'ailleurs je serais incapable de composer un roman. Il me faut quelque chose de malléable, d'imprévisible,  de fugitif comme certaines étapes de la vie. Le roman est un film; la nouvelle est une diapositive...
Comme je viens de l'écrire, je m'attache à trouver une fin à chaque histoire. J'apprécie peu les textes qui, au terme d'un schéma en circonvolutions et de pensées obscures, ne se concluent pas. Au moment de la fin, le lecteur est abandonné et "reste sur sa faim".
L'issue du scénario doit être expressément indiquée, heureuse ou malheureuse. Elle peut également donner lieu à un trait d'humour, une suggestion, un appel au lecteur pour l'accompagner dans son propre imaginaire ou sa réflexion. Pompeux tout cela? Prétentieux? Peut-être... Je n'estime pas réussir à tous les coups. Dame inspiration est parfois traîtresse...
Je vais vous confier une image ou plutôt une scène de film qui illustre particulièrement bien les fantaisies de cette belle inconnue. Pensez au Docteur Jivago lorsque, fugitif, il retourne se réfugier dans sa maison d'enfance de Varykino. Tôt levé un matin il s'installe au bureau et compose un poème pour Lara, sa bien-aimée. Rappelez-vous les méandres de ses pensées, admirablement suggérées par la musique en soubresauts. Cette dernière parfois accélérée, à d'autres instants "en panne", puis reprenant virevoltante... C'est cela l'inspiration, et c'est sur ces considérations que je lui dis "Bonsoir" ainsi qu'à vous-mêmes...

Jean-Michel Cagnon

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