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  • Allo, Platon?

    • Le 29/09/2017
    L'écriture est une activité qui permet de voyager dans un environnement plus ou moins proche de la réalité selon les fantaisies et les desiderata de l'auteur.

    Elle donne par ailleurs l'occasion de prendre conscience que la relation d'un fait ou la description d'un objet concret sont automatiquement accompagnées de réflexions, de sensations. La question est de savoir qui précède l'autre: la description ou la sensation? Les deux en fait.

    Mes propos ont souvent pour cadre la mer. C'est bien sûr parce que j'apprécie cette dernière et que mes pensées sont occupées par elle. Par contrecoup en la "couchant" sur le papier, elle m'ouvre aussitôt l'esprit à des réflexions, des idées nouvelles.

    Idée: le mot est lâché. J'ai écrit une fois que si j'aimais la mer ce n'était pas tant pour la mer en soi (l'objet), que pour son image évocatrice (l'idée) d'un univers paisible, plat, linéaire, porte ouverte vers d'autres univers.

    Songeons à ma dernière nouvelle (Un univers de zamac) que, soit dit en passant je trouve perfectible et limitée. Pourtant les ratures du manuscrit attestent que j'ai mis du coeur à l'ouvrage. Je décris les petites autos mais j'insiste sur leur pouvoir de stimulation de mon imagination. Quand bien même la miniature eût été parfaitement fabriquée jusque dans les moindres détails, quand bien même j'eusse joui d'un jeu excellement construit comme une ville entièrement bâtie avec ses maisons et autres accompagnements, je n'eusse point été plus heureux pour autant. Le fameux "On dit que..." des enfants, corollaire d'un bouillonnement de l'imagination n'eût pas été prononcé, parce que le pouvoir évocateur de nos jeunes cerveaux eût été sclérosé à cause du parfait achèvement du jouet.

    J'en viens donc au fait que la détention d'un objet convoité est moindre que l'idée que l'on s'en fait et des fantasmes qu'il nous procure. D'ailleurs ne dit-on pas également que l'attente d'un cadeau nous emplit d'une joie, laquelle culmine le jour où on le reçoit puis progressivement décline.

    En fait, le monde des idées prime sur celui des choses sensibles (les choses matérielles). Platon avait raison. C'est ce à quoi me fait songer ma perception d'un petit jouet comme une auto miniature.

    Mon lectorat pourra me reprocher une certaine grandiloquence, partant du zamac et aboutissant à un honorable philosophe vieux de 2500 ans (!) Et pourtant... Un autre, il y a 2000 ans, a parlé d'un jeune homme triste parce qu'il était riche. L'accumulation de biens matériels procurée par l'argent (Mammon notre maître) ne garantit pas le bonheur à cent pour cent.

    Certes, mes écrits ne vont pas me conduire à me transformer en anachorète. Cependant, comme je l'exprimais au départ et en conclusion de mes digressions, je dirais que l'écriture peut amener à relativiser au sujet de la condition de l'homme dans son environnement actuel, essentiellement consumériste...

    (Copyright JM Cagnon - Sep 2017)

  • Cosmos imaginaire

    • Le 08/04/2017

    Une nouvelle rubrique apparue dans le menu horizontal du site : Album d'images  qui ouvre un album comportant un ensemble de photographies réalisées par Jean-Michel. Dans un premier temps, il s'agit d'une série de visions du cosmos.

  • Les aMUSEments de l'inspiration

    • Le 20/10/2013
    Au moment d'inaugurer ce nouveau blog et d'écrire le premier billet, j'avoue que dame inspiration a pris la tangente (ce n'est pourtant pas une matheuse, puisque dédiée aux lettres). En conséquence, semblable au professeur Cosinus (les BDmaniaques apprécieront), je me perds dans des recherches désespérées afin de retrouver cette belle inconnue d'un soir.
    Car c'est le soir. Il est près de 23 heures, moment de la journée que j'affectionne, ayant des tendances noctambules. Moment favorable à l'évocation d'événements insolites, de rêveries, de scénarios fantastiques... J'écris devant les volets fermés de ma fenêtre dont j'imagine qu'ils me cachent un décor magique propice aux histoires enchanteresses ou inquiétantes.
    Vous l'aurez compris : j'aime la nuit... d'ailleurs ne l'ai-je pas déjà affirmé dans l'un de mes textes?
    Vous l'aurez également deviné : dame inspiration revient discrètement me rendre visite. C'est une farouche qu'il ne faut pas provoquer, à laquelle il est inutile d'ordonner quoi que ce soit. La petite espiègle s'approche de vous quand vous l'oubliez et que vous commencez à gratter consciencieusement votre feuille de papier. Sans trop vous poser de questions sur la forme de votre écrit, les questions de syntaxe, les tournures à adopter, le style...
    Certes il faut bien au préalable avoir une idée de plan, concevoir le déroulement des péripéties de votre nouvelle et entrevoir un dénouement inattendu en une chute brutale tenant en quelques mots ou phrases... Vous avez saisi?... je viens de parler de nouvelle...
    J'aime bien ce genre narratif, bref, souple à l'usage, pas encombrant comme un roman. D'ailleurs je serais incapable de composer un roman. Il me faut quelque chose de malléable, d'imprévisible,  de fugitif comme certaines étapes de la vie. Le roman est un film; la nouvelle est une diapositive...
    Comme je viens de l'écrire, je m'attache à trouver une fin à chaque histoire. J'apprécie peu les textes qui, au terme d'un schéma en circonvolutions et de pensées obscures, ne se concluent pas. Au moment de la fin, le lecteur est abandonné et "reste sur sa faim".
    L'issue du scénario doit être expressément indiquée, heureuse ou malheureuse. Elle peut également donner lieu à un trait d'humour, une suggestion, un appel au lecteur pour l'accompagner dans son propre imaginaire ou sa réflexion. Pompeux tout cela? Prétentieux? Peut-être... Je n'estime pas réussir à tous les coups. Dame inspiration est parfois traîtresse...
    Je vais vous confier une image ou plutôt une scène de film qui illustre particulièrement bien les fantaisies de cette belle inconnue. Pensez au Docteur Jivago lorsque, fugitif, il retourne se réfugier dans sa maison d'enfance de Varykino. Tôt levé un matin il s'installe au bureau et compose un poème pour Lara, sa bien-aimée. Rappelez-vous les méandres de ses pensées, admirablement suggérées par la musique en soubresauts. Cette dernière parfois accélérée, à d'autres instants "en panne", puis reprenant virevoltante... C'est cela l'inspiration, et c'est sur ces considérations que je lui dis "Bonsoir" ainsi qu'à vous-mêmes...

    Jean-Michel Cagnon

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